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Revue Reconquete n° 299
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299Yves DaoudalBernard Antony raconte : nos combats de résistance catholique et française sur l’entre-deux siècles

Le nouveau livre de Bernard Antony pourrait être sous-titré « Tout ce que vous vouliez savoir sur Bernard antony sans jamais oser lui demander », ou « Session de rattrapage pour ceux qui n’ont pas tout suivi ». Mais, plus sérieusement, ce récit d’une vie militante est aussi, le plus souvent sans en avoir l’air, et en tout cas sans en avoir les formes, un traité de doctrine politique, précisément à la Bernard Antony, où il n’y a pas de maïeutique possible sans coups à boire en chantant et sans bons repas qui se prolongent, où lorsqu’on parle de « temple de la civilisation » il s’agit du marché de Toulouse.

Certains se souviennent peut-être encore du petit livre d’entretiens intitulé Romain Marie sans concessions, paru il y a plus d’un quart de siècle. Ce nouveau livre lui est semblable dans la forme, celle d’un entretien, et il aborde (forcément) les mêmes thèmes, mais il va plus loin et plus en détails, et surtout l’entretien est fatalement considérablement augmenté... par ce qui s’est passé depuis la parution du premier entretien. avec deux événements majeurs pour la vie militante de Bernard antony et des associations qu’il avait créées : le sacre d’évêques par Mgr Lefebvre, et la chute du rideau de fer.

Bernard Antony raconte les grandes heures de Chrétienté-Solidarité, au nicaragua ou en Croatie, et ses visites qu’on pourrait dire « mixtes » (comme député européen et président de Chrétienté-Solidarité) en Pologne ou en Lituanie. Les participants aux universités d’été retrouveront ce que Bernard a souvent raconté aux veillées, comme ses rencontres avec Walesa ou Landsbergis, le clou de la soirée étant la très surréaliste réception à l’ambassade d’URSS à Paris, le 21 août 1991, où, pendant que les militants de Chrétienté-Soldarité manifestaient dans la rue contre les « communistes assassins » qui menaient à Moscou un putsch contre Boris Eltsine, l’ambassadeur saluait le combat de Bernard antony, lui expliquait qu’il avait répudié l’uRSS, et le conviait à porter un toast à la Sainte Russie...


Une grande place est donnée aussi au Procès international des crimes du communisme, et nommément de ceux de Georges Boudarel, organisé par Bernard Antony à la Mutualité en 1997. on retrouvera dans le livre plusieurs contributions, et notamment les « conclusions » qui avaient été lues, ou plutôt proférées, par Me Jean-Baptiste Biaggi.

En ce qui concerne les sacres de 1988, Bernard Antony explique en détails et clairement la position qu’il fut amené à prendre, et ce que furent les conséquences. Il s’étend surtout, pour la première fois, afin que la vérité des faits soit enfin connue de tous, comment et pourquoi le Centre Charlier a été dépossédé du pèlerinage de Chartres. Par des gens qui ne cachaient pas leur allégeance à Charles Pasqua. et il y a là un certain nombre de pages qui en apprendront sans doute à certains sur la personnalité de celui qui réussit un temps à se faire passer pour l’alternative « convenable » à Jean-Marie Le Pen.

D’autre part, pour la première fois, Bernard Antony raconte vraiment son enfance du côté de Tarbes. Il parle avec tact et délicatesse de ses parents et grandsparents, montrant cette part d’authentique substance française dont ils étaient porteurs et dont il est l’héritier.

Puis il évoque longuement sa vie d’étudiant à Toulouse, car c’est aussi sa première vie militante. Cela aussi on l’a entendu, au moins par bribes, aux veillées des universités d’été. Il revient sur le solidarisme, et c’est l’occasion d’une nouvelle revendication du mot de « solidarité » - avec

la citation de Donoso Cortès qu’on ne trouve jamais quand on en a besoin...

et l’on voit passer un certain nombre de personnes, et de personnages, qu’on retrouvera bien plus tard. Des personnes que j’ai rencontrées autour de Bernard Antony sans savoir qu’ils avaient milité ensemble dans leur vie d’étudiants… Ce qui en dit long sur son sens de l’amitié, indéfectible. et le sens de l’amitié de ceux qui l’ont supporté si longtemps...

Bernard Antony esquisse ainsi quelques traits de vieux amis, mais sans brosser de vrais portraits. Il y a cependant un vrai portrait, dans ce livre, et il est remarquable : il s’agit de Pierre Fabre, le pharmacien devenu chef d’un empire industriel et scientifique, et qui a beaucoup compté dans la vie professionnelle de Bernard antony, laquelle était directement en lien avec sa vie militante, puisqu’il s’agissait notamment de formation syndicale – anticommuniste.

Bernard Antony avait connu de près les mouvements de la jeunesse catholique, qui tous à des degrés divers furent noyautés et envahis par le communisme. À une question de Cécile Montmirail lui demandant si le but était de changer le dogme et à quoi cela pouvait bien servir, il fait cette réponse :

« Le but n’était pas tellement de changer le dogme mais de faire disparaître la foi. Il ne s’agissait pas du tout d’une entreprise d’hérésie. Mais par l’entraînement des chrétiens dans la praxis communiste on savait qu’ils abandonneraient quasi inéluctablement leurs convictions religieuses. Cela était beaucoup plus habile que de tenter de les convaincre frontalement de la stupidité de leurs croyances. »

Un exemple parmi d’autres de la qualité de l’analyse politique (et religieuse) au fil d’un récit vivant et volontiers truculent.

Notons enfin qu’un cahier de 18 pages de photographies illustre le propos, et nous fait retrouver avec émotion Dom Gérard ou Gustave Thibon. en attendant un deuxième tome, car chacun verra que des pans entiers de la vie militante de Bernard antony ne sont pas évoqués dans ce livre...

Yves DAOUDAL

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