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Quelques illustrations
La revue Itinéraires est particulièrment chiche en illustrations. Elle en compte moins, au fil de près de 40 années d'existence qu'un journal illustré dans un seul numéro.
Aussi, lorqu'elle offre une illustration au lecteur, il y a toujours une bonne raison ...
Δ | 162 page 123 | | "Dessin de Claude Le Gallo
S. Louis est figuré dans les trois tenues successives qu’il dût porter le jour de ses sacre et couronnement à Reims le 29 novembre 1226, trois semaines après la mort inopinée de son père Louis VIII en Auvergne (8 novembre). Il a donc 12 ans et 7 mois.
A gauche : le petit roi porte une chemise largement fendue devant et dans le dos, ainsi qu’une tunique ou camisole de satin rouge, mise par-dessus et tout aussi fendue ; si la chevalerie lui fut conférée à Reims (ce qui n’est pas certain), il dût recevoir les bottines de couleur hyacinthe et tissées de fleurs de lis d’or, des éperons rapidement enlevés et la fameuse épée « Joyeuse » ou « de Charlemagne ».
Au milieu : saint Louis débarrassé des éperons et surtout de l’épée porte maintenant sur sa camisole rouge une tunique de couleur hyacinthe, tissée de fleurs de lis d’or ; il est à vrai dire à genoux quand on lui passe ces vêtements et les insignes du pouvoir.
A droite : sur sa tunique, le roi porte le manteau hyacinthe tissé de fleurs de lis d’or, sans doute agrafé sur l’épaule droite et dont l’un des plans possibles est figuré au-dessus ; le long sceptre dans la main droite n’a qu’une terminaison hypothétique ; le petit sceptre sommé d’une main (la future main de justice) est pris dans la main gauche ; la couronne fleurdelisée à tiare ou coiffe conique, est celle qui sera dite « de Charlemagne » et elle fut faite par Philippe II Auguste, grand-père de saint Louis.
La reconstitution a été faite sur les bases suivantes : le roi avait dans les 1,45 m (?), l’épée devait avoir comme de nos jours 1 m de long ; il est probable que le sceptre avait 6 pieds soit 1,95 m et que le sceptre à la main avait bien la coudée annoncée par l’ordo, soit 0,50 m, la main elle-même n’ayant que dans les 0,04 m de haut.
On s’est inspiré du sceau de majesté pour les bordures fleurdelisées des tunique et manteau, ainsi que pour le sommet du sceptre. " |
Δ | 213 page 23 | | "Une église livrée à Bouddha
Quand Mgr Gouyon fête la saint Thomas d’Aquin
par Hugues Kéraly
LUNDI 7 mars 1977, en l’église Saint-Germain de Rennes, la plus ancienne et la plus belle de tout son diocèse, S. Em. Monseigneur le cardinal Gouyon a fait célébrer d’inoubliable manière la mémoire de saint Thomas d’Aquin, docteur de la foi.
Il est vingt-et-une heures précises au clocher de Saint-Germain. Un public inhabituel, très quartier latin, s’est entassé dans l’église, l’œil vague, chewing-gum ou cigarette aux lèvres, qui attend avec bruit l’entrée des officiants. Les voûtes du chœur sont barrées en tous sens, d’un pilier à l’autre, par de longues bannières multicolores, comme on en voit dans les pagodes des monastères tibétains. Et sur le maître-autel, débarrassé de tout ornement chrétien, c’est bien la blanche statue de Bouddha qui trône illuminée, au milieu d’offrandes et de senteurs inconnues en ces lieux… Le catholique de passage à Rennes, entré là un instant pour saluer la maison du Seigneur, réalise tout d’un coup qu’il s’est trompé d’église, et de religion. " |
Δ | 213 page 139 | | "Ce dessin avait été fait à ma demande par Henri Charlier pour illustrer les entretiens spirituels de D. Minimus et signaler leur fonction centrale dans cette revue. Il n’a jusqu’ici jamais servi qu’à cet usage. Mais puisqu’il nous faut continuer sans lui notre chemin, le même chemin, nous le conservons à son successeur, d’accord avec lui, pour manifester une intention de piété filiale et de fidélité.
J M. " |
Δ | 218 page 92 | | |
Δ | 219 page 120 | | |
Δ | 220 page 80 | | |
Δ | 222 page 146 | | |
Δ | 222 page 149 | | |
Δ | 228 page 3 | | "Jacques Perret
Les dessins des pages 3 à 6 sont d’André Collot, le compagnon et matelot de Jac-ques Perret. Le bateau de la page 4 est bien entendu le « Matam ».
Pages 7 et 8, bois gravés par Jacques Perret dans les années 1923-1925. Le jeune homme de la page 7, qu’il avait intitulé : « L’indifférent », passe pour un autoportrait.
" |
Δ | 228 page 4 | | |
Δ | 228 page 5 | | |
Δ | 228 page 6 | | |
Δ | 228 page 7 | | |
Δ | 231 page 159 | | "Le Dromadaire et sa Bosse
par Rudyard Kipling
Alors vint à passer par là le Djinn de Tout-ce-qui-est-Désert, tourbillonnant dans un nuage de pous-sière (les Djinns voyagent toujours ainsi parce que c’est Prodigieux), et il s’arrêta pour tenir conseil et palabrer avec les Trois.
– Djinn de Tout-ce-qui-est-Désert, dit le Cheval, est-il bien à quelqu’un d’être oisif avec le monde tout-neuf-encore ?
– Certainement pas, dit le Djinn.
– Bien, dit le Cheval. Il y a une chose au plus profond de votre Désert Désolé (et elle est Désolante elle-même) avec un long cou et de longues jambes, et elle n’en a pas donné un coup depuis Lundi ma-tin ; et elle ne veut pas trotter.
– Sapristi ! s’exclama le Djinn. Par tous les ors de l’Arabie, ceci est mon Dromadaire. Et qu’a-t-il dit à ce sujet ?
– Il a fait « Bof ! » dit le Chien ; et il ne veut pas rendre service.
" |
Δ | 231 page 161 | | "Le Dromadaire et sa Bosse
par Rudyard Kipling
Ci-contre : l’image du Djinn de Tout-ce-qui-est-Désert dirigeant le Prodige avec son éventail à prodiges. Le Dromadaire mange une branche d’acacia, et vient juste d’achever de faire « Bof ! » une fois de trop (le Djinn lui avait dit qu’il le ferait) – aussi, gare à la bosse. La chose contournée qui s’étire depuis la chose en for-me d’oignon est le Prodige et tu peux voir la Bosse sur ses épaules. La Bosse s’ajuste à la partie plate du dos du Dromadaire. Le Dromadaire est trop occupé à contempler son portrait dans la flaque pour s’apercevoir de ce qui est en train de lui arriver. br>
Au-dessous de l’image pour de vrai, il y en a une autre du Monde tout-neuf-encore. Sur cette image il y a deux volcans qui fument, quelques autres montagnes et quelques cailloux et un lac et une île toute noire et une rivière qui serpente et encore bien d’autres choses, dont une Arche de Noé. Je n’ai pas pu dessiner tous les déserts que surveille le Djinn de Tout-ce-qui-est-Désert, aussi n’en ai-je mis qu’un ; mais c’est un désert tout ce qu’il y a de plus désert.
" |
Δ | 263 page 122 | | "Albert Gérard, ancien élève d’Henri Charlier, et fondateur, à Paris, de l’ATELIER DE LA SAINTE ESPÉRANCE ( ), a accepté d’illustrer ce catéchisme à l’aide d’une technique fameuse : l’art du trait.
L’art du trait appartient à la tradition picturale de toutes les grandes époques de l’histoire. S’il est vrai qu’une multitude de lignes sont possibles pour cerner un volume, l’artiste saura du moins qu’une seule est capable de dire l’essentiel. A ce niveau, la simplicité n’est pas indigence. Elle est une ascèse de la beauté.
Sainte Bernadette offre un merveilleux exemple de dessin au pinceau, en imprimant aux traits du visage et aux plis de la robe rien de moins qu’un mouvement profond de l’âme. " |
Δ | 265 page 109 | | "Le souvenir d’André Thérive
Il y a quinze ans, le 4 juin 1967, s’éteignait André Thérive. Né en 1891, chroniqueur de la langue et des mœurs, romancier d’inspiration populiste et catholique (Sans âme, Comme un voleur…), il fut un des grands critiques littéraires de l’entre-deux-guerres et, à ce titre bien plutôt qu’au titre de « collaborateur », lui qui n’écrivit jamais un ar-ticle politique, épuré en
Sollicité par un jeune universitaire qui a entrepris de redonner vie à la figure d’André Thérive, notre ami François Sentein lui a apporté son témoignage. Nous le reproduisons ici en souvenir d’un honnête homme à l’esprit fin et libre qui fut injustement traité
.... Sa dégaine ? – Très croquable, et très difficile à dire. L’essentiel nez en avant d’un menton et d’un front fuyant, dégagé par une chevelure ondulée toute en arrière en bouquet. Bouche petite, un peu pin-cée. Visage se voulant sec, laissant fuser la gentillesse.
Je ne trouve pas fameuse la caricature de Carlo Rim. (*) Le nez et le profil y prennent trop de puissance ; il y manque une ironie gracile du trait qui répondait à celle des traits et portraits de sa plume – et qu’un Cocteau dans sa bonne époque n’aurait pas raté. En revanche elle me rappelle les rouflaquet-tes légères qu’il portait en effet en un temps où ce n’était pas la mode et que je n’aurais pas dû oublier, les ayant alors et pour cela remarquées. J’avais été surpris de le découvrir. Comment mettre sous cette dégaine fofolle le poilu de Verdun, le croyant profond, le critique fondé en sérieux, le cœur modeste, l’ami sûr et charmant que disait Clouard ?…
" |
Δ | 266 page 17 | | "Aux dernières pages de Culture, École, Métier, Henri Charlier remarquait avec tristesse, c’était en 1942, qu’avaient été donnés à la France tous les grands hommes qui lui auraient permis de renverser le cours de sa décadence et de sortir de son déclin du XXe siècle. Mais ces grands hommes ont tous été empêchés, par nos institutions maçonniques, de commander ou d’enseigner.
– Jeunes Français, ne croyez pas que votre patrie ait jamais manqué des hommes dignes de la servir et de lui garder le rang qu’elle tient de l’histoire. Mais les grands hommes qu’elle a nourris depuis cent ans et dont le nom vous arrive tardivement comme celui de prophètes méconnus, ont été tenus malgré eux en dehors de la société et de l’enseignement. La France a reje-té la gloire de ses vrais penseurs, vous avez été privés de la lumière que vos frères aînés avaient, pour sauver notre pays, al-lumée pour vous au flambeau de l’Être.
Une et presque deux générations plus tard, cette interpellation a gardé toute sa force. Les noms d’Henri et d’André Char-lier sont venus s’ajouter à ceux de Le Play, de Maurras, de Péguy. Les Charlier avaient été donnés à la France, et spéciale-ment à l’Église de France, pour inviter les Français à faire comme eux le chemin qu’ils avaient parcouru, du monde moderne à la foi chrétienne. Leur père franc-maçon les avait élevés sans baptême ni catéchisme ; de son côté Claude Franchet avait abandonné la religion de son enfance et ne l’avait retrouvée qu’au prix de la longue « aventure d’un retour après un en-allé ». L’Église de France a pris l’autre chemin, qui l’a conduite à quitter la foi surnaturelle pour épouser le monde moderne, ma-çonnique et communiste ; et son retour après son en-allé, elle ne l’a pas encore commencé. Dans une telle désintégration du catholicisme, Henri et André Charlier n’ont pu ni enseigner ni commander, si ce n’est à des groupes minuscules. Henri Char-lier l’a énoncé en peu de mots : « J’avais mesuré l’impossibilité d’agir dans les milieux chrétiens. Je suis resté chez moi. » Et André Charlier : « Nous sommes dans un siècle d’œuvres cachées. » ...
Cependant l’immonde marée du monde moderne en décomposition n’a pas noyé toutes les consciences. En 1980 Romain Marie et ses jeunes amis, qui n’avaient jamais rencontré Henri ni André Charlier, qui n’avaient connu ni Maslacq ni le Mes-nil, ont fondé le CENTRE HENRI ET ANDRÉ CHARLIER. C’est un signe et c’est une promesse, et c’est déjà une promesse tenue. Nous faisons donc ce numéro sur les Charlier à l’intention des jeunes Français qui savent ou au moins qui pressentent qu’on leur ment ; et qu’à la condition d’échapper à la domination culturelle des circuits officiels de la démocratie socialiste et de l’œcuménisme maçonnique, ils trouveront beaucoup à apprendre sur leur patrie, sur leur histoire, sur leur identité natio-nale et religieuse : c’est-à-dire sur eux-mêmes ; et sur leur vocation.
Jean Madiran.
" |
Δ | 276 page 1 | | "Louis VEUILLOT
1813-1883
LUDOVICUS VEUILLOT
CUJUS NOMEN POSTERITAS ADMIRATUR
IMPROBI REFORMIDANT
NON SIBI SE SOLUM NATUM DIXIT
SED REI CHRISTIANAE ET PUBLICAE
MENTEM ACREM CELERITER MULTA ARRIPIENTEM
ELOQUENTIAE ARMIS INSTRUXIT
ROMANAE SEDIS JURA OBSTERENTES PROTRIVIT
EJUS ELOQUII PRESSI VEHEMENTIS UBERTAS
NEC POTENTIUM MINIS NEC PLEBIS CLAMORE
NEC TEMPORUM ACERBITATE EXARVIT
OPES VOLUPTATES DIGNITATES HUMANA OMNIA
INFRA SE CENSUIT
PIETATIS QUAM COLUIT LABORUM
QUOS INVICTO ANIMO EXHAUSIT
PROEMIUM A DEO TULIT VII IDUS APRILIS
A. MDCCCLXXXIII A.N.P.M. LXX
NATALE ILLIUS SOLUM VASTINIUM
LUTETIA DOMUS ET SEPULCRUM
QUI RELIGIONI TUENDAE SE IN GALLIA DEVOVERUNT
CIVI SUO ET MAGISTRO
En 1887 fut placée en l’église Sant’Andrea delle Fratte à Rome, l’inscription latine ci-dessus, dont vous pouvez lire la traduction en passant la souris sur chacune des lignes.
L’inscription est placée sous un médaillon de Louis Veuillot, face à la chapelle où se convertit Alphonse Ratisbonne en 1841. Veuillot avait écrit en effet dans Le Parfum de Rome :
« Ô Rome ! ô terre de la lumière, des miracles et de la miséricorde ! Sous nos fenêtres, est l’église de Sant’Andrea delle Fratte ; une pauvre église longtemps sans gloire, sans histoire et sans nom.
« Un jour, il y a vingt ans, dans cette église, mon cher Théodore de Bussière fit entrer par hasard un juif. Par hasard le juif demeura seul devant l’autel. Il ignorait toute religion, il haïssait le christianis-me. Une image apparut et sourit. Le Juif n’entendit rien et comprit tout : il sortit chrétien, il est prêtre, et l’odeur du miracle est restée dans la pauvre église de Sant’Andrea. »
" |
Δ | 287 page 191 | | "Jean-Baptiste Castetis vu par AramisLes ouvrages de Jean Madiran
Chez Dominique Martin Morin :
– PIUS MAURRAS, une plaquette de 20 pages in 12 grand aigle illustrée en frontispice de la statue de Charles Maurras exécutée par Maxime Réal del Sarte (1966).
– LA VIEILLESSE DU MONDE, essai sur le communisme. 144 pages (seconde édition, 1975).
– LA RÉPUBLIQUE DU PANTHÉON. Explication de la politique, française. 178 pages (1982).
– ÉDITORIAUX ET CHRONIQUES
Tome I : De la fondation d’ « Itinéraires » à sa condamnation par l’épiscopat, 1956-1966. 320 pages (1983).
Tome II : Le catéchisme, l’Écriture et la messe. 1967-1973. 332 pages (1984).
Tome III : La France à la dérive et la décomposition de l’Église. 1974-1981. 320 pages (1985).
Aux Nouvelles Éditions Latines :
– ILS NE SAVENT PAS CE QU’ILS FONT. La non-résistance au communisme dans la presse catholique. 192 pages (1955).
– ILS NE SAVENT PAS CE QU’ILS DISENT. Réponse aux polémiques qui ont accueilli l’ouvrage précédent. 192 pages (1955).
– ON NE SE MOQUE PAS DE DIEU. 208 pages (1957).
– BRASILLACH. 260 pages (1958).
– DE LA JUSTICE SOCIALE. 96 pages (1961).
– LE PRINCIPE DE TOTALITÉ. 96 pages (1963).
– LES PRINCIPES DE LA RÉALITE NATURELLE de saint Thomas d’Aquin : introduction, traduction française (texte latin en regard) et notes. Premier volume de la « Collection Docteur commun ». Avertissement général de la Collection. 128 pages (1963).
– L’INTÉGRISME. HISTOIRE D’UNE HISTOIRE. 288 pages (1964).
– LA VIEILLESSE DU MONDE, essai sur le communisme. 240 pages (première édition, 1966).
– L’HÉRÉSIE DU XXe SIÈCLE tome I : [celle des évêques] 312 pages (1968).
– L’HÉRÉSIE DU XXe SIÈCLE, tome II : Réclamation au Saint-Père. 304 pages (1974).
– LA DROITE ET LA GAUCHE. Nouvelle version des chapitres I à III de On ne se moque pas de Dieu. 128 pages (1977).
– LES DEUX DÉMOCRATIES. Nouvelle version des chapitres IV et V de On ne se moque pas de Dieu. 208 pages (1977). " |
Δ | 287 page 203 | | "Le portrait de Lénine que nous reproduisons iciest du dessinateur Aramis. Il accompagnait le quatrième article de Jean-Baptiste Castetis, et il avait la légende suivante :
Le grand oublié ? Ce n’est pas naturel. Il a bien existé : Vladimir Illich Oulianov, dit LÉNINE (mort en 1924). Il est extraordinaire que les plus hautes personnalités de l’Église catholique s’entêtent et s’acharnent à nous parler du « marxisme » et des « gouvernements marxistes », comme si elles n’étaient pas au courant et ne savaient pas qu’il s’agit : pour le moins, du « marxisme-léninisme ». Bien sûr, Lénine était « marxiste » : mais il a développé, approfondi, appliqué le « marxisme », no-tamment par les « cinq principes d’organisation », qui sont le cœur de la praxis communiste. Le communisme tel qu’il existe n’est pas seulement marxiste, il est léniniste et il est resté stalinien.
" |
Δ | 295 page 111 | | "Watteau, portrait par Boucher
LE troisième centenaire de Jean Antoine Watteau (1684-1721) a été l’occasion d’une exposition présentée successivement à Washington (National Gallery of Art, du 17 juin au 23 septembre 1984), Paris (Grand Palais, du 23 octobre 1984 au 28 janvier 1985) et Berlin (du 22 février au 26 mai 1985), ainsi que de nombreuses publications.
Tout cependant n’a pas été dit, ni rappelé, et il nous a semblé que la revue ITINÉRAIRES pouvait apporter une contribution originale à la célébration d’un artiste éminemment français.
Ainsi proposons-nous à nos lecteurs, pour la première fois depuis sa réédition en 1729, le texte complet de l’épitaphe latine composée par l’abbé Fraguier, qui fut l’ami de Watteau. Jean-Pierre Hinzelin explique quels furent les rapports, sans hostilité, loin de là, entre l’œuvre de Watteau, le trône, et l’autel.
Si te Picturae studium, si candida virtus
Tangit, et aetatis gloria vera tuae,
Pictoris Belgae Wateavi nobile bustum,
Quisquis ades, madidis aspice luminibus.
Quo sincera modo date se natura videndam,
Sic studuit docili pingere cuncta manu.
Talis Apellaeos distinxit forma labores,
Nescia mentitum quaerere forma decus.
Ergo non veterum tabulas aut signa secutus,
Praetulit ingenuum, quod sibi fecit, iter.
Felix et pueros et molles ponere Nymphas,
Corpora quae Charites et Venus ipsa probet.
Quin et cum nostro vestitas more figuras
Egregium rarae pingeret artis opus,
Gratia pingenti radium formosa regebat,
Stabat et insueto capta lepore Venus.
Rura etiam, lucosque Deûm, nemorumque latebras
Solerti facilis composuisse modo :
Arcadiae saltus, rorantia antra putares,
Et loca sylvicolis trita videre Deis.
Virtutum specie purâ, vitaeque colore
Simplice, quam pulcrâ clarior arte fuit
Hic septem spatio lustrornm annisque duobus
Exhausit vitae tempora cuita suae.
Mens apprima sagax, vitioso in corpore vires
Infirmae, longi causa fuere mali,
Pulmonumque lues invisa tabe peremit,
Cui dederat maestos saepius ire dies.
In tabulis vivat, in caris vivit amicis
Qui sibi praereptum nocte dieque dolent ;
E quibus unus ei titulum hune in sede remota
Fixit, ut aeternae pignus amicitiae. |
Si l’aimable vertu pour ton cœur a des charmes,
Si de l’art du Pinceau tu sentis les attraits,
Du célèbre Watteau considère les traits,
Et les honore de tes larmes.
Noble dans ses contours, correct en ses desseins,
Il sçait rendre à nos yeux la nature vivante
Tel autrefois Apelle à la Grèce sçavante
Montra ses chefs-d’œuvre divins.
Heureux, en s’écartant du sentier ordinaire ( ),
Sous des groupes nouveaux il fit voir les Amours
Et nous représenta les Nymphes de nos jours
Aussi charmantes qu’à Cythère.
Sous les habits galans du siècle où nous vivons,
Sitôt qu’il nous traçoit quelques danses nouvelles,
Les Graces, à l’envi, de leurs mains immortelles
Venoient conduire ses crayons.
Avec quelle élégance au fond d’un Paysage
Plaçoit-il les forêts, les grottes, les hameaux
On croyoit voir encor ces fertiles coteaux
Si chers aux Dieux du premier âge.
Quelque nom qu’il s’acquît par ses rares talens,
Ce nom par ses vertus fut encor plus illustre
A peine à la moitié de son huitième lustre,
La mort vint terminer ses ans.
Son esprit plein de feu dès sa tendre jeunesse,
A de longues douleurs assujettit son corps
Une noire Phtisie en usa les ressorts,
Et mêla ses jours de tristesse.
Mais que sert de former d’inutiles regrets ( ),
Il vit dans ses amis, il vit dans ses ouvrages.
De ma vive amitié ces vers seront les gages,
Je les lui consacre à jamais. |
" |
Δ | 296 page 177 | | "
« L’unique biographie intellectuelle qui ait jamais été publiée » à laquelle il est fait allusion au début de la « Troisième lettre au P. Congar », est celle qui a paru dans L’Homme nouveau en 1967, il y a dix-huit ans : elle aurait besoin d’une mise à jour ; mais encore aujourd’hui elle est la seule. On y lisait notamment :
« …Études à Bordeaux. Licencié ès lettres (philosophie et lettres classiques) ; diplômé d’études supérieures (idem). Bûcheron puis professeur. Se reconnaît plus ou moins disciple de Boèce, saint Thomas, Bossuet, Péguy, Chesterton, Maurras, Charlier. A transposé dans le style écrit la technique du « dérapage contrôlé ». Fonde la revue ITINÉRAIRES ; en prend la direction parce que, dit-il, il n’a « trouvé personne d’autre pour ce poste ». Dirige aussi deux collections de librairie aux Nouvelles Éditions Latines. Décourage ses lecteurs en refusant systématiquement d’être un « chef d’école ». Commentateur des encycliquesDivini Redemptoris et Mater et Magistra… »
" |
Δ | 303 page 13 | | |
Δ | 303 page 21 | | "Maintenant je vais vous dire en deux mots ce que j’en pense : L’Art et la Pensée est un chef-d’œuvre de l’esprit et Culture, École, Métier aussi ( ).
Pour qui désire mieux comprendre les choses de l’art, la rythmique libre, la qualité de la forme, l’orchestration de la couleur, et puis : comment juger les grandes époques, comment distinguer les maîtres des rénovateurs, les ressemblances entre l’art religieux païen et l’art chrétien, les différences entre le sujet religieux et l’esprit religieux, l’inspiration, l’art et l’intelligence, les techniques intellectuelles et les techniques matérielles, la formation et la mission de l’artiste, je ne connais pas un ouvra-ge, dans tous les temps, qui approche de celui-ci. Et j’en ai lu beaucoup.
Nous observons dans l’histoire de l’art et des civilisations des périodes de progrès et des périodes de retrait. Mais les différents arts ne vont pas toujours ensemble. Il y a parfois décalage d’un siècle ou de plusieurs siècles entre l’évolution de la sculpture et celle de la musique ou de la tapisserie. D’autres fois, au XIIe siècle par exemple, tout marche de pair, et comment !
Charlier a choisi, pesé, groupé, jugé en praticien et en maître à penser. C’est bourré d’idées, épluché, composé, il n’y a qu’à se servir. Rien à voir avec les élucubrations psychopathiques des profes-seurs déconologistes.
Enfin il y a quelque chose de tout à fait impressionnant : c’est que Charlier tombe juste dans la pire époque qu’ait connue la France et le Monde. Il était fait pour construire Chartres ou Vézelay, or le Portail Royal s’est sculpté sans lui, Alors ?
Alors j’ai l’impression qu’il a été « choisi » (un mot qui lui est cher) et taillé pour faire face au Léviathan. Plus encore que son œuvre sculptée (qui est dispersée) son œuvre écrite restera comme un monument. Honneur à ceux qui s’en sont aperçus à temps.
Bernard Bouts
" |
Δ | 303 page 25 | | |
Δ | 303 page 32 | | |
Δ | 303 page 57 | | |
Δ | 303 page 61 | | |
Δ | 316 page III | | "Ouvrages du P. Calmel
- Selon l’Évangile. Lethielleux 1952 (traduit en espagnol, Madrid 1956).
- Le Rosaire dans la vie. 80 pages. Fleurus 1958 (traduit en italien, Milan 1963).
- École et sainteté. 64 pages. Éditions de l’école 1958.
- École chrétienne renouvelée. 202 pages. Téqui 1958.
- Sur nos routes d’exil : les Béatitudes. 176 pages. Nouvelles Éditions Latines 1960.
- Théologie de l’histoire. 196 pages. Itinéraires 1966. Seconde édition, 160 pages : DMM 1984.
- Le Rosaire de Notre Dame. 64 pages. DMM 1971, seconde édition 1976.
- Ordinaire de la messe : choix des traductions et établissement des notes. DMM 1971, seconde édition 1976.
- Les mystères du royaume de la grâce. Tome I : Les dogmes. 148 pages. DMM 1972.
- Les grandeurs de Jésus-Christ. Complément au traité du Verbe incarné de l’ouvrage précédent. 88 pages. DMM 1973.
- Les mystères du royaume de la grâce. Tome II : Le chemin de la sainteté. 130 pages. DMM 1975.
" |
Δ | 317 page II | | "Juin 1969 : Michel de Saint Pierre « interviouve » Jean Madiran
En juin 1969, nous sommes trois ans après l’échec de l’ « Appel aux évêques ». L’entretien porte sur les falsifications de l’Écriture sainte contenues dans les premiers catéchismes nouveaux conformes au imposé par l’Assemblée plénière de l’épiscopat français. Depuis plus d’une année, la revue Itinéraires dénonçait (en vain) ces falsifications.
L’interview de Jean Madiran par Michel de Saint Pierre parut dans le numéro de juillet 1969 de Monde et Vie, le magazine mensuel de grande diffusion dirigé par André Giovanni, sous le titre : « Jean Madiran : J’accuse les évêques falsificateurs de l’Évangile. »
L’épiscopat ne répondit rien mais s’obstina, la « conformité » aux falsifications du Fonds obligatoire demeura imposée aux auteurs de manuels. Et une dizaine d’années plus tard, nouvelle étape, ce furent le « texte de référence », et Pierres vivantes, et les « parcours »… ...
La lettre de Michel de Saint Pierre fut la première des « cinq phases constitutives » de l’Appel aux évêques. On en retrouvera les textes, les détails divers, les péripéties successives dans la revue ITINÉRAIRES de l’année 1965 et du premier semestre 1966. Le 9 février et le 28 avril 1965, je tenais avec Michel de Saint Pierre deux réunions publiques à Paris sur le thème de l’Appel. Puis, dans le numéro de Permanences du mois de juin, Jean Ousset nous apportait son renfort en écrivant lui aussi :
« Il importe de lancer un appel aux évêques. Appel qu’ont lancé Michel de Saint Pierre et Jean Madiran. Appel qu’à notre tour nous devons lancer avec eux et comme eux. »
" |
Δ | 320 page 78 | | "LES ORDRES RELIGIEUX voient se grouper, autour de leurs communautés, des prêtres et des fidè-les qui s’inspirent de leur doctrine spirituelle et de leur règle pour mener, dans le monde, une vie sé-rieusement chrétienne.
Ceux qui demandent ce service aux monastères bénédictins ont reçu, depuis longtemps, le titre d’OBLATS DE SAINT BENOÎT. Ils sont admis, après un an de noviciat, à faire une oblation ou offran-de de leur personne au monastère, entre les mains du Père Abbé ou d’un Religieux délégué à cet effet. Cette délégation peut, en cas de besoin, être donnée à un prêtre séculier. Le monastère accorde à ses Oblats l’affiliation spirituelle, qui est une participation aux prières et bonnes œuvres de ses membres. Leur noviciat commence par la prise d’habit ou vêture ; ils reçoivent alors un SCAPULAIRE NOIR, IN-SIGNE DE LA FAMILLE BÉNÉDICTINE.
La Croix dite de saint Benoît, plus connue sous le nom de médaille de saint Benoît, doit être portée et mise en évidence ; les Oblats gagnent ainsi des indulgences nombreuses et ils s’assurent la protec-tion de ce signe auguste contre les embûches de Satan et les accidents de la vie. Dom Besse" |
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