A la première page du livre qui peut être considéré comme le chef-d’œuvre de la généalogie historique, Les Say et leurs
alliances, Joseph Valynseele écrivait :
« Si l’histoire d’un homme, racontée du berceau à la tombe, a toujours quelque chose
de passionnant, rien n’est plus merveilleux que l’histoire d’une grande famille, arbre énorme, fourmillant de feuilles, de
rameaux et de branches ».
La généalogie de la famille Fourier, qui se fonde en Lorraine en plein XVe siècle, qui, au siècle
suivant, donne le jour à un des géants du catholicisme français, pour ne pas dire européen, de l’époque ; qui, dans les décennies qui suivent, voit certains de ses membres atteindre aux plus hautes charges du Duché, et, au cours des siècles, les uns par anoblissement personnel, d’autres par alliances, s’élever peu à peu dans les rangs de la noblesse de robe ou d’épée et s’y illustrer, - la généalogie de cette famille est, sans conteste, un arbre de cette sorte.
Pierre Fourier qu’on surnomma « le surintendant moral de la Lorraine » ou « Le Bon Père » est né à Mirecourt le 30 novembre 1565. Il appartenait à cette classe moyenne française dont - à propos de Jeanne d’Arc, autre Lorraine - Marie-Madeleine Martin écrivait qu’elle est « la pépinière de toutes les aristocraties ». Son rayonnement spirituel et moral a largement dépassé les limites de sa vie terrestre puisqu’il fut béatifié en 1730 et canonisé en 1897 par Léon XIII. Comme souvent, la béatification populaire avait précédé de bien des années celle que l’Eglise seule a le droit de prononcer.
N’oublions pas enfin le rôle politique de Pierre Fourier dont la fidélité aux Princes lorrains sauva pour un siècle la nationalité de la Lorraine et, par là même, son originalité. Richelieu, qui ne lui pardonna pas cet échec de sa politique, l’obligeant même à s’exiler, reconnut pourtant que « dans toute la Lorraine [il n’avait] rencontré qu’un homme : le curé de Mattaincourt ».
La descendance de Demange Fourier dit le Vieil, né vers 1480
et mort vers 1575, est encore pour une bonne partie inconnue, mais nous pouvons noter que deux de ses petits-enfants furent anoblis,
Dominique Fourier en 1591 par Anne de Luxembourg, et
Blaise Fourier
par Charles de Lorraine évêque et comte de Verdun dont il était le secrétaire au spirituel.
A la génération suivante, nous trouvons le point de départ des huit branches dont nous avons pu étudier la descendance, parfois jusqu’à nos jours :
- Claude Fourier (1565-1612), laboureur à Roville-devant-Bayon,
dont une partie de la descendance émigra en Franche-Comté. Il eut 5 enfants et est sans doute le
lointain ancêtre du philosophe utopiste Charles Fourier,
né en 1772 à Besançon, ainsi que du mathématicien Joseph Fourier,
né à Auxerre en 1768. Les familles Juvanon du Vachat, Parat-Brillat, Carrier, Hannezo, Contal, Dutheil, entre autres, sont également présentes dans sa postérité.
A noter que son arrière-petit-fils, Simon Fourier (1683-1749), s’étant
fait reconnaître comme apparenté au futur Saint Pierre Fourier, assista à ce titre aux cérémonies de béatification en 1712.
- Toussaine Fourier, sœur de
Claude Fourier, se maria deux fois,
mais sa descendance est pratiquement inconnue depuis le XVIIIe siècle.
- Wuillaume Fourier (1600-1683),
leur cousin issu de germain, de qui descendent notamment les familles Reneaux, Cossin, Guillot, Vigneron.
- Jean Forget
(1600-1659), fils d’Edouard et de
Lucie Fourier
médecin, diplomate et historiographe du Duc Charles IV, d’où notamment les familles Forget de Barst, Cailloux de Valmont, de Vaulx d’Achy, du Sartz de Vigneulles, etc.
- Marguerite Fourier qui épouse
Jean Barot, apothicaire du Duc Charles IV, anobli en 1634, dont les familles
Regnault de Chatillon, Mac Dermott de Moylorg, de Klopstein, Colbert-Cannet, de Loppinot…
- Nicolas Fourier (1608-1672) dont les
Tschudy de Glaris, Fourier de Bacourt et la famille normande Le Harivel de Gonneville.
- Françoise Fourier qui épousa
Claude Mengin, marchand à Nancy.
- Marie Fourier qui épousa
Charles Jacob, capitaine de cavalerie au service du Duc de Lorraine :
on trouve, parmi ses descendants, les noms des familles de Bourgogne, Susleau de Malroy, Lestrade de Conty et de Dieuleveult.
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